Discord rejoint la guerre contre les émulateurs et chasse les développeurs de Suyu et de Sudachi, mais la procédure reste discutable.

Discord vise développeurs et serveurs d’émulateurs Nintendo Switch

L’offensive de Nintendo contre les programmes permettant de simuler l’environnement de jeu de la Switch a pris de l’ampleur grâce à l’intervention de Discord. Cette plateforme de messagerie a récemment éliminé des serveurs et suspendu les comptes des créateurs des émulateurs Suyu et Sudachi, étendant de ce fait la lutte contre les infractions présumées aux droits de propriété intellectuelle.

Poursuite des émulateurs de la Switch par Nintendo

En mars 2024, l’initiative judiciaire de Nintendo s’est renforcée à l’encontre des simulateurs de sa plateforme en se concentrant sur Yuzu, une solution très prisée pour émuler la Nintendo Switch. Cette démarche a conduit à la fermeture de cet émulateur après une procédure légale.

Peu de temps après, Discord a pris des mesures similaires vis-à-vis de projets basés sur Yuzu, en procédant à la fermeture des serveurs dédiés aux émulateurs Suyu et Sudachi. Kellyn Slone, directeur de la communication produit chez Discord, mentionne que la plateforme agit en réponse à toutes les requêtes légitimes envoyées selon le Digital Millennium Copyright Act (DMCA). Il précise que les mesures prises par Discord faisaient suite à un jugement qui ordonnait la suppression des éléments concernés.

Cependant, les développeurs affectés, y compris les équipes de Suyu et Sudachi, ont reçu des communications indéfinies évoquant des infractions aux droits de propriété intellectuelle. Ceux-ci ont également signalé ne pas avoir eu accès à la confirmation d’une requête DMCA valide ou à des preuves de violation directe, laissant ainsi une indétermination sur le processus appliqué par Discord.

Lire aussi :
WhatsApp permet désormais l'envoi de photos et vidéos en haute qualité

La réaction de Discord vis-à-vis des comptes des développeurs de Suyu et Sudachi s’est caractérisée par des échanges peu précis. La clarté des communications envoyées est remise en question. Jarrod Norwell, dans son intervention sur X, indique : « Le premier mail indiquait que mon compte avait violé les CGU, sans fournir de détails supplémentaires ». Cela pourrait indiquer un manquement aux pratiques habituelles de la plateforme.

Ciblage des développeurs et de leurs serveurs Discord

Discord n’a pas réagi aux sollicitations de The Verge concernant le statut des comptes visés. La plateforme ne s’est pas exprimée sur la possibilité que ces comptes appartiennent à des contrefacteurs habituels, ni sur l’éventuelle présence de signalements aux utilisateurs impliqués. Il est bon de rappeler que le code GPL v3, fondement des émulateurs Switch et libre de droits, n’appartient pas à Nintendo. Les concepteurs de Yuzu ont annoncé travailler à des modifications pour éviter les désagréments avec la compagnie japonaise.

Le code GPL v3 n’est de surcroît pas hébergé sur la plateforme. Il existe néanmoins une possibilité que des tiers aient partagé des éléments illégaux, comme des clés de cryptage ou des copies non autorisées de jeux Nintendo.

Selon les créateurs visés, Discord a transmis des avis vagues accusant les comptes. Le message fait allusion à une « violation des conditions d’utilisation par la diffusion de contenus portant atteinte aux droits de propriété intellectuelle d’autrui ». Ces notifications n’ont pas clarifié les éléments incriminés ni apporté des preuves concrètes de transgressions.

De plus, conformément aux directives de Discord concernant le traitement des avis DMCA, les violations présumées devraient être décrites de manière détaillée. Il semble que ces critères n’ont pas été respectés dans les cas mentionnés. Discord n’a pas confirmé si les individus ciblés avaient déjà enfreint les règles auparavant ou si des avertissements leur avaient été adressés. Ce flou soulève des questions sur la rigueur et l’exactitude avec lesquelles Discord applique ses propres normes en matière de droits d’auteur.

Lire aussi :
Les mots de passe OTP ne suffisent plus : comment les renforcer ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *