Dans le monde financier en perpétuelle évolution, le Bitcoin et d’autres cryptomonnaies symbolisent une révolution. Leur valeur fluctuante et leur potentiel économique attirent environ 8 % des Français vers ces monnaies numériques. Cependant, un aspect souvent négligé apparaît : l’impact environnemental caché et polluant des cryptomonnaies. Des études et rapports récents mettent en lumière les conséquences écologiques de ces actifs. Il devient crucial d’examiner ces impacts et de promouvoir des solutions écologiques pour un secteur en pleine mutation. La cryptomonnaie est-elle véritablement polluante et constitue-t-elle une menace pour notre environnement ?
Les causes principales de la pollution associée aux cryptomonnaies
Passons en revue les facteurs principaux de pollution liés aux cryptomonnaies, afin de mieux comprendre les défis environnementaux qu’elles posent.
Consommation énergétique massive
Les cryptomonnaies, comme le Bitcoin, reposent sur le « minage » pour valider les transactions et sécuriser le réseau. Ce processus s’appuie sur la résolution de problèmes mathématiques difficiles, ce qui exige une immense quantité d’énergie. Par exemple, l’électricité consommée pour miner du Bitcoin correspond à celle de certains pays entiers, tels que la Belgique ou la Suisse. L’augmentation de la valeur du Bitcoin incite davantage d’acteurs à se lancer, accroissant ainsi la demande énergétique.
Ce processus de minage, appelé « Preuve de Travail » (Proof of Work), nécessite de nombreux ordinateurs pour résoudre des calculs complexes. Il vise à vérifier les transactions et à les inscrire dans la blockchain, un registre immuable. Cela assure la sécurité et l’intégrité du réseau des cryptomonnaies. Avec la montée de la valeur du Bitcoin, la compétition augmente, entraînant une utilisation accrue de la puissance de calcul.
Une pollution générée par le minage
La consommation énergétique nécessaire pour sécuriser les transactions Bitcoin n’est pas la seule source de pollution liée à cette cryptomonnaie. Les fermes de minage réunissent de vastes quantités d’ordinateurs, intégrant en permanence des composants de pointe pour maintenir leur rentabilité et leur compétitivité. Toutefois, ces puces informatiques deviennent obsolètes avec leur remplacement, car elles sont spécialement conçues pour le minage. Leur utilisation continue et intensive réduit leur durée de vie, et ces puces, une fois obsolètes, sont généralement jetées.
En raison de leur mauvaise gestion en matière de recyclage, ces déchets électroniques s’avèrent très polluants.
Pression sur les ressources en eau
L’exploitation intensive des cryptomonnaies exerce une pression importante sur les ressources en eau locales. Les fermes de minage utilisent d’importantes quantités d’eau pour refroidir les ordinateurs surchauffés, puisque le minage génère beaucoup de chaleur. Cette utilisation excessive peut entrer en conflit avec les besoins en eau des communautés locales, de l’agriculture et de l’environnement naturel. Cela aggrave également les pénuries d’eau dans certaines régions, menaçant ainsi la durabilité de l’approvisionnement en eau douce.
Production des gaz à effet de serre
Le minage de cryptomonnaies contribue aux émissions de gaz à effet de serre principalement par l’utilisation d’électricité provenant de sources non renouvelables. Les centrales électriques au charbon ou au gaz naturel sont souvent utilisées pour fournir l’énergie nécessaire. Ces centrales émettent des gaz à effet de serre, amplifiant ainsi l’impact environnemental des cryptomonnaies comme le Bitcoin.
Les solutions et alternatives pour une cryptomonnaie moins polluante
L’empreinte écologique des cryptomonnaies, surtout du Bitcoin, devient un sujet de préoccupation grandissant.
Les réformes en France
En France, des mesures réglementaires ont été mises en place. La loi PACTE de 2019 a créé un statut spécifique pour les prestataires de services en actifs numériques (PSAN), les obligeant à s’enregistrer auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). En outre, une réforme fiscale effective depuis janvier 2023 a instauré un taux forfaitaire d’imposition pour les cessions non professionnelles de cryptomonnaies.
L’action de la Commission européenne
Au niveau européen, la Commission européenne agit pour réguler l’utilisation, l’échange et le stockage des cryptoactifs, afin de diminuer leur impact environnemental. Le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets Regulation) vise à intégrer toutes les cryptomonnaies dans un cadre réglementaire plus transparent et surveillé. Un second texte, en vigueur en mars 2023, lance une expérimentation sur l’utilisation de la blockchain dans les structures financières de l’UE pendant trois ans.
Les initiatives à l’échelle mondiale
À l’échelle mondiale, les acteurs de cryptomonnaies cherchent activement des régions où l’électricité est peu coûteuse. En 2021, la Chine, auparavant leader dans la production de Bitcoin, a interdit l’exploitation des cryptomonnaies pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone. Cela a poussé de nombreux mineurs à se diriger vers des pays comme le Kazakhstan. Par ailleurs, des nations telles que la Russie, les États-Unis, la Malaisie et l’Iran continuent de participer à la production de Bitcoin.
Vers une cryptomonnaie verte
Le développement d’une cryptomonnaie plus écologique est en cours grâce à des innovations technologiques. Pour réduire l’impact environnemental des cryptomonnaies, une transition vers les énergies renouvelables est nécessaire. Des organisations comme Greenpeace et d’autres ONG soutiennent le passage à un système basé sur la « preuve d’enjeu », permettant de réduire la consommation d’énergie. Ce changement vise à rendre le secteur plus durable, en diminuant l’empreinte carbone des cryptomonnaies.
Cette approche nécessite moins de participants pour valider et sécuriser les transactions, abaissant significativement la consommation d’énergie. Une modification de code pourrait réduire la consommation énergétique de près de 99,95 %. Bien que le chemin soit encore long, il y a de l’espoir. Les énergies renouvelables deviennent de plus en plus intéressantes sur le plan financier, et de nombreuses entreprises se tournent vers des sources d’énergie durables. Des initiatives telles que « The Crypto Climate Accord » visent à atteindre le zéro émission de carbone pour les cryptomonnaies d’ici 2040.
Face aux enjeux environnementaux actuels, il est essentiel de dévélopper activement des solutions durables pour les cryptomonnaies. Ceci permettra d’adapter les pratiques afin de limiter leur impact sur notre fragile écosystème. Une adoption déterminée d’approches respectueuses de l’environnement est impérative, pour orienter ce secteur vers des alternatives plus vertes et assurer un avenir durable.
